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LA VOIX DU CITOYEN

Djibrill Bassolé n’est pas un agneau

12 Octobre 2015 , Rédigé par bf1er

Djibrill Bassolé n’est pas un agneau

Le général Djibrill Bassolé a été arrêté le 29 septembre 2015. Il n’en fallait pas plus pour que la Nouvelle Alliance du Faso (NAFA), parti politique créé le 31 janvier 2015 pour soutenir sa candidature à la présidentielle, organise une conférence de presse pour dénoncer ce qu’elle appelle allégations dont l’intention est de nuire à son candidat. Djibrill Bassolé a été inculpé le 6 octobre pour haute trahison et collusion avec des ennemis extérieurs. En attendant qu’un procès public éclaire sur le degré de participation de Bassolé au coup, la NAFA doit savoir que son candidat n’est pas un agneau, ce qui ne veut cependant pas dire qu’il est coupable.


Le lendemain de la tentative du coup d’Etat, le 18 septembre, Djibrill Bassolé a écrit sur sa page Facebook des propos sujets à débats. Lorsqu’il affirme «En tout état de cause, la hiérarchie militaire, et en particulier le Président du CND, doit très clairement expliciter leur intention et leur agenda de restaurer dans les meilleures conditions un ordre républicain», nul n’a besoin d’avoir fréquenté la Sorbonne pour comprendre que Bassolé reconnaissait une certaine légitimité au CND en lui demandant son agenda. Aussi, en faisant référence à l’armée, le général de gendarmerie pensait qu’elle avait fait allégeance aux putschistes, d’autant plus qu’un jour avant, Gilbert Diendéré déclarait sur une chaîne internationale que «l’armée est avec nous».

Djibrill Bassolé, en bon démocrate comme la NAFA se défend, devait faire comme d’autres: condamner le coup d’Etat et exiger (pas inviter) que le CND remettre le pouvoir sans délai à la Transition. Bassolé a soufflé le chaud et le froid dans cette affaire, pensant en sortir vainqueur une fois la tempête passée.

Ce que la NAFA doit savoir, ce qui arrive à Bassolé aujourd’hui, c’est ce qu’il a fait subir à d’autres il y a quelques années afin de pérenniser le pouvoir de Blaise Compaoré. En rappel, le 13 décembre 1998, le journaliste Norbert Zongo et ses trois compagnons ont été retrouvés carbonisés dans sa voiture. Suite à ces assassinats, le pays va connaître une grave crise sociale. Le pouvoir avait le dos au mur.

L’ex-président Blaise Compaoré fut contrait de mettre en place une Commission d’enquête indépendante mais il organise la répression des manifestants sous la conduite de Djibrill Bassolé. Dès le 11 janvier 1999, Bassolé, qui avait déjà occupé le poste de Chef d’état-major de la gendarmerie, est nommé ministre délégué chargé à la Sécurité jusqu’en novembre 2000. Un an après, le 20 janvier 2000, il devient titulaire du poste. Les ‘’hauts faits’’ de Bassolé pendant son passage à la Sécurité sont nombreux. Arrestations et détentions arbitraires de manifestants et d’opposants, interdiction de manifestations, bastonnades et toutes sortes de violations de l’intégrité physique de manifestants.

La NAFA peut se renseigner auprès des avocats Halidou Ouédraogo et Bénéwendé Sankara et Tollé Sagnon. Feu Norbert Tiendrébéogo en faisait partie. En avril 2000, ils ont été arrêtés par les CRS et conduits en toute clandestinité à la Sureté où ils ont et rasés comme des prisonniers des temps anciens.

Aujourd’hui, Bassolé fait l’objet d’une poursuite judiciaire. La NAFA peut se réjouir qu’il soit traité avec tous les égards. Son intégrité physique n’est pas menacée comme il savait le faire en son temps.

Djibrill Bassolé est longtemps resté longtemps sans qu’on lui demande des comptes. Sa gestion au ministère des Affaires étrangères qu’il a rejoint après celui de la Sécurité est émaillée d’irrégularités. N’est-ce pas pour cela que Jérôme Bougouma, Jean Bertin Ouédraogo et Arthur Kafando séjournent à la MACO? La mise en accusation de Bassolé traine sans que l’on comprendre pourquoi.

En 2013, un audit a été réalisé sur la gestion 2012 (mission N°2013-054/MEF/IGF/SAFAD du 5 juillet 2013 au titre de la gestion 2012 du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale). Ces missions se font auprès des Directions des affaires financières des ministères en conformité avec les directives de l’UEMOA en matière de transparence dans la gestion des finances.

Suite à cet audit, il a été reproché à Bassolé, l’ordonnateur du budget du ministère, le détournement à son profit ainsi qu’à ses collaborateurs de la somme de 393 499 543 FCFA, l’absence de rapport d’exécution financière de marchés publics conclus sans enregistrement aux impôts et sans visa du contrôleur financier, l’absence de pièces justificatives, etc. Aussi, dans le compte «Fonds de gestion Médiation», la somme de 538 682 642 FCFA a été dépensée sans être justifiée.

Tôt ou tard, Djibrill Bassolé devra rendre compte de sa gestion au ministère des Affaires étrangères aux Burkinabè.

Adoua Kassiro

Source: B@yiri.com

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