Ecoutes téléphoniques relatives au putsch au Burkina : Monsieur le premier ministre, suffit-il d’écouter pour juger authentique ?

Suite au putsch perpétré par le Gle Gilbert Dienderé et ses hommes du RSP ex garde présidentielle, plusieurs personnalités ont été arrêtées. Certaines pour avoir organisé le coup d’autres pour avoir émis une opinion positive sur le coup et donc traitées de complices.

Parmi cette seconde catégorie de personnes figure Djibrill Bassolé ancien ministre de la sécurité et des affaires étrangères du Burkina Faso.

Ainsi, pour justifier l’arrestation de celui-ci, le gouvernement avait fait cas de la détention de preuves justifiant l’implication de Djibrill Bassolé dans le putsch. La plus plosive serait une conversation qu’il aurait eu avec Soro Guillaume, président de l’assemblée nationale ivoirienne. Laquelle conversation justifierait l’intention des deux hommes d’apporter leur soutien aux putschistes en déstabilisant le pays. Depuis lors, c’est-à-dire la 16 septembre l’on s’interrogeait sur le contenu de cette fameuse écoute. L’on se demandait également comment deux hommes de leur trempe pouvaient se laisser clouer par une telle chose car pour nous ils ne sont des ignorants de cette pratique. Ces interrogations nous ont conduit à un 12 octobre où retrouva sur le net, un élément sonore long de 16 min 32 secondes, qui selon son auteur, Théophile Kouamouo serait la conversation qu’aurait eu Soro et Djibrill Bassolé. Un élément sonore qui serait rapidement traité de faux par des spécialistes de son, qui n’ont hésité de démontrer la fausseté de l’élément par des analyses techniques (absence de bip sonore, même canal de réception de voix, une transformation progressive des voix etc. ....). Ensuite, dans la même soirée un deuxième élément long de 1 min 43 secondes paraissait via le site Œil D’Afrique, qui lui était présenté comme la vraie conversation. Depuis lors, les écoutes ne vont que pleuvoir, une situation d’ailleurs déplorable dans un Etat ou les conversations étaient classées personnelles et secrètes donc relevant de la vie privée, qui devait être protégé. Dommage.

Vu que cette situation tournait au ridicule, je pense. Lors d’une conférence de presse du ministre de la sécurité, les hommes de media se sont intéressés à la fameuse écoute. Le ministre délégué à la sécurité laissait entendre ce jour 26 novembre qu’une écoute existe qui serait en cour d’authentification. A la question de savoir si elle était la même que celle qui circulait sur la toile, il répondait qu’il ne l’a pas écouté (celle sur la toile). Surprenant mais on a compris.

Malheureusement, cette version du ministre délégué à la sécurité ne sera pas la même que le premier ministre, le tout nouveau général de notre armée , il parait qu’il est d’ailleurs le plus chéri des généraux (Dieu merci) lors de son passage à Savane Fm une radio commerciale eh que dis-je privée de la place déclarait l’authenticité de l’élément sonore de 16 minute en ces termes : Elle est authentique y a pas de débat , moi je ne discute pas sur ces question-là , il faut pas douter de l’intelligence du peuple Burkinabè, tous ceux qui ont puis écouter savent qu’elle est ‘’ authentiste’’ a moins d’être de mauvaise foi . Tels sont les propos du tout nouveau général 3 étoiles, le chouchou de l’armée. Une question reste en suspens et cette question est de savoir si l’on peut prouver l’authenticité d’un élément sonore rien qu’en l’écoutant ? Monsieur le premier ministre.

D’ailleurs, monsieur le premier ministre le dossier est en instruction était-ce normal que vous autorité affirmiez sur les ondes certaines choses en relation avec des éléments de preuves de cette affaire ? Vous n’êtes pas encore politicien s’il vous plait gardez votre sang froid. Conseil de petit frère.

Ko Lassina
Etudiant
lassinakowelfare@gmail.com